• Théâtre,

Programme d'accompagnement Actée > Les Evadés et Whathappenedtofelix

Publié le 12 février 2024 Mis à jour le 12 février 2024

Après quelques mois de suivi du programme d'accompagnement à l'émergence des jeunes compagnies étudiantes d'ACTEE financé par l'ACA² (https://actee-asso.fr/), retrouvons des nouvelles de nos deux compagnies issues de Paris Nanterre !

Les Evadés et whathappenedtofelix suivent durant toute l’année le programme d’accompagnement d’Actée. Outre le parrainage par un lieu et un artiste partenaires, les compagnies suivent une série d’ateliers pour se former sur différents sujets liés au spectacle vivant : dossier artistique, médiation culturelle, budget de production, processus de dramaturgie, fiche technique…
 
Parmi ces formations, Actée proposait notamment de visiter l’atelier d’éco-scénographie du théâtre de l’Aquarium, à la Cartoucherie de Vincennes.
 
C’était un jour gris et humide d’octobre dans le bois de Vincennes du côté de chez Ariane Mnouchkine (mais est-ce que ce n’est pas toujours un peu humide là-bas, comme un début d’aventure : il faut mettre les pieds dans la gadoue pour aller à la rencontre du théâtre). Cindy Varin nous a accueilli·es dans le grand atelier où sont entreposés les décors des spectacles, tout mystérieux et taciturnes loin des projecteurs. Des rangées de châssis, de portes qui ne donnent sur rien, de la paille, des sommiers, des escaliers, des panneaux gigantesques, mais aussi des carafes, des vieux téléphones, des guirlandes de guinguette, des paniers et des costumes de bonne-sœur. 
 
Au-delà du charme mélancolique de la caverne, c’est à un projet d’envergure que se livrent les responsables de la Ressourcerie de l’Aquarium : éviter le gaspillage lors des constructions de décor, et tout miser sur le réemploi. C’est fou de se dire que des immenses décors de grandes maisons de théâtre ou d’opéra sont stockés dans des entrepôts où personne ne sait qu’ils dorment là, sans pouvoir les réutiliser… La Ressourcerie travaille à documenter les objets qui transitent par elle, et à se constituer en fonds de prêt et de vente pour tout spectacle sensible à cette question - comme devraient l’être, bientôt, tous les spectacles.
Cindy nous parle par exemple du carnet Athéa, qui implique de peser scrupuleusement tous les éléments du décor lors d’une tournée à l’étranger pour calculer l’empreinte carbone des camions ; elle évoque de nouvelles stratégies au début d’une scénographie, comme le fait de fabriquer des éléments démontables, avec des matières premières recyclées ou réemployées, qui anticipent déjà la fin de vie du décor ; on parle même de l’aspect énergivore d’un plan de feu…
 
Pour nous, compagnies émergentes, ces réflexions sont précieuses à plusieurs endroits : elles nous permettent d’imaginer un calcul différent des coûts dans une création, et donc d’avoir plus d’ambition - vraiment, je pourrais récupérer une porte ? Mais elles nous amènent aussi à réfléchir dès nos premières créations au budget très serré à une certaine façon de penser la scénographie, une façon collective, raisonnée, parce qu’il n’y a pas de raison que le spectacle vivant ne s’implique pas dans ses questions. 
Et bien sûr, l’idée serait de ne pas oublier tous ces principes quand nos créations seront mieux accompagnées… 
On repart avec des rêves et des idées. 

Mis à jour le 12 février 2024